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ATO (Advanced Technologies for Orthotics) : Des ambitions à l’export
03/01/2006  – ATO
En trois ans, la SPRL Advanced Technologies for Orthotics (ATO) a imposé son savoir-faire dans le secteur de la production de semelles orthopédiques.

Dans son atelier de Charleroi, elle en fabrique chaque année plus de 20.000 paires en série ou sur mesure, dans une gamme d’une trentaine de modèles conformes aux normes de l’Inami. La PME produit aussi des orthèses lombaires, genouillères post opératoires et coussins d’adduction.

C’est en 2001 que Jean-Michel Godfroid fonde la SPRL ATO avec son fils Benjamin. L’entrepreneur connaît parfaitement les besoins du marché belge de l’orthèse. Il va se concentrer sur deux parties du corps : les pieds et le dos. Un atelier de production de semelles orthopédiques est aménagé. Selon un planning rigoureux, la PME y fabrique une trentaine de modèles thermoformables (pressés sous vide) ou en cuir-liège pour des clients professionnels (revendeurs, bandagistes) ou techniciens orthopédistes. Les matières premières et leur mise en œuvre répondent au cahier de charges de l’Inami. ATO travaille au plus près des commandes, pratiquement en just in time. Chaque semaine, cinq cent paires quittent l’entreprise. S’il s’agit en majorité de produits demi ou trois quarts finis, l’atelier réalise des semelles sur mesure (exécution de prescriptions).

Un service adapté aux besoins du marché

Spécialisée dans les petites séries, ATO a la capacité de panacher les pointures. En production, toutes les opérations s’exécutent manuellement : découpe des matériaux, façonnage et assemblage des éléments, thermoformage, traitement des finitions, conditionnement, référencement. La PME a adapté son équipement et son process aux besoins du marché. « En Belgique, nous offrons un service unique » observe Jean-Michel Godfroid. Flexibilité, rapidité de livraison, qualité, prix attractifs. Le cheval de bataille, c’est la semelle en cuir et liège. ATO apparaît désormais comme le leader de ce créneau. L’ambition est de progresser à l’étranger où la part d’exportation reste encore très –trop- faible. Dans un premier temps, l’administrateur-gérant vise la Hollande et le nord de la France où le potentiel commercial est considérable. La volonté est d’attaquer ensuite d’autres petits pays d’Europe. En 2003, l’activité de production de semelles a représenté 80% du chiffre d’affaires. Elle occupe trois ouvriers qualifiés.

Haut niveau de compétences

ATO dispose d’un département de corseterie actif dans la fabrication d’orthèses lombaires. S’il produit en série plusieurs modèles de ceintures de maintien, coussins d’adduction et genouillères post-opératoires, il fournit à la demande des lombostats –corsets lombaires renforcés. L’activité est extrêmement pointue en termes de compétences.
La PME a choisi de s’installer dans le quartier de l’hôpital Notre-Dame Fabiola, en centre ville à Charleroi. Elle y a ouvert un magasin. Il s’agit surtout d’une vitrine de son savoir-faire, quoique d’autres produits soient en vente. En pédicurie podologie notamment, un secteur que Benjamin Godfroid se charge de développer.
L’entreprise veut concentrer ses efforts sur l’orthèse. A moyen terme, il n’est pas exclu que de nouvelles références viennent élargir sa gamme.

Jean-Michel Godfroid

Electro-mécanicien de formation, Jean-Michel Godfroid débute sa carrière chez Caterpillar avant d’intégrer le groupe GIB, puis l’entreprise de conception et de distribution de software DTS où il est programmeur. Au début des années 80, il accepte le défi d’un nouvel employeur : une société familiale active dans le secteur de la cordonnerie veut investir le créneau de la semelle et de la chaussure orthopédique. Alors qu’il prospecte le marché, les actionnaires renoncent à leur projet pour vendre les actifs. Jean-Michel Godfroid entre au service d’un fabricant allemand d’orthèses. Les produits importés nécessitent une transformation. C’est là que son projet d’activité prend naissance. En 93, il aboutit à la création d’une affaire qui va connaître une croissance rapide. Trop rapide : GMTI doit en effet déposer le bilan. C’est sur cette expérience que l’entrepreneur repart en 2001. L’objectif est de maintenir ses parts de marché belge dans son créneau d’excellence, et de progresser à l’étranger. Jean-Michel Godfroid veut arriver à doubler la production de semelles. En 2004, ATO a recruté deux ouvriers supplémentaires.

 
Expériences d'entreprendeurs en 4 questions et réponses

 . Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

Supprimer un intermédiaire entre le gros fabricant d’orthèses et le technicien-orthopédiste ou le magasin de détail. La firme allemande pour laquelle je travaillais comme représentant n’importait que des produits demi-finis qui réclamaient des modifications avant leur envoi chez le client. J’ai tout simplement décidé d’éliminer cette étape en répondant directement, moi-même, au cahier de charges de l’Inami. En offrant des délais plus rapides, des produits personnalisés de qualité égale à des prix souvent plus intéressants, nous n’avons pas éprouvé de difficultés à gagner des parts de marché.


. Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

La qualification du personnel. Il n’existe pas de filière adaptée à la formation de la main d’œuvre que nous employons. Nous avons donc du l’assurer nous-mêmes. Ce n’est pas évident : il faut d’abord trouver des gens motivés, puis consacrer du temps à leur apprendre les techniques du métier. Nous avons eu de nombreuses déceptions : des ouvriers qui arrivaient en fin de cycle sont partis, ce qui représentait pour nous une importante perte d’énergie. Le savoir-faire est notre capital le plus précieux.

 
. Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Le bonheur de la création. En ce qui me concerne, je l’ai connu à tous niveaux et je le conçois aussi bien dans la mise au point des machines que dans le développement du process. C’est l’aboutissement d’un projet personnel. Je crois qu’on ne peut pas ressentir la même chose dans une fonction de cadre ou d’employé : ici, je suis le pignon du moteur qui entraîne l’entreprise alors qu’au sein d’un groupe, je ne serais qu’une dent de l’engrenage… 
 

. Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Je lui dirais de tirer des leçons de toutes ses expériences, de se remettre continuellement en question. Quand quelque chose n’a pas marché, il est important d’en connaître les raisons pour en tirer des leçons, et ne plus répéter les mêmes erreurs. Je pense aussi qu’il ne faut jamais craindre de se faire conseiller ou aider. Enfin, un créateur d’entreprise doit savoir que du travail, beaucoup, énormément l’attend. Il doit s’engager dans son projet avec enthousiasme. Car s’il ne croit pas à ce qu’il fait, ce n’est même pas la peine de commencer.

 

Entreprise
Grand rue, 78 a-b
6000 CHARLEROI
 071/88.72.80
 071/88.72.81
Messieurs Jean-Michel et Benjamin Godfroid
 071/88.72.80
 071/88.72.81
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