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BIPP-BIPP : Numéro 1 du store vénitien
04/01/2006  – BIPP-BIPP
En Europe et au Moyen-Orient, Bipp-Bipp a déployé un impressionnant réseau de production et de distribution qui lui permet de vendre chaque année plus de 600.000 stores vénitiens sur mesure. Avec 65,9% de parts de marché, elle s’impose en Belgique comme le leader dans ce créneau.

L’histoire de l’entreprise commence en 1977 quand Jean Angelino Laini reprend G-Fix, un petit atelier de production de stores vénitiens à Eupen. Il s’agit d’une activité artisanale qu’il ramène à Monceau, puis Marchienne : « Je trouvais le produit intéressant » explique-t-il. A l’époque, ce système d’obturation à lamelle est encore largement méconnu du consommateur qui ne veut que du luxaflex. Il faut donc lui faire découvrir les avantages d’un cadre de vitre qui ne déborde pas sur les murs, sans entrave sur la décoration de la maison. Jean Laini ne compte pas son énergie ni son temps pour la promotion de son produit qu’il a choisi de distribuer en sur mesure : c’est ainsi qu’il fabrique la nuit et participe à des foires la journée. Il gagne progressivement la confiance des consommateurs. Le chiffre d’affaires de G-Fix se développe, comme la gamme de couleurs. 

Leader du store vénitien

En 82, le gérant met en place une interface commerciale : Bipp-Bipp (Bureau d’Information Pour Professionnels- Bureau d’Information Pour Particuliers) se substitue quatre ans plus tard à l’entreprise de production. Si les stores sont fabriqués au départ de pièces importées de Suède, les problèmes de délais et de quantités qui commencent à se poser obligent la PME à changer de stratégie : une étude de la Comase réalisée en 89 conclut à la nécessité de maîtriser son approvisionnement en matières premières. C’est ainsi que Jean Laini va mettre en place une société de fournitures de composants, la SA PIC (production industrielle de composants), qui se charge d’appliquer certaines de ses idées. Bipp-Bipp se concentre sur le store à lamelles en alu en deux largeurs standards, le 16 et le 25mm, mais il continue à les vendre en sur mesure après un échec cuisant de commercialisation en grande distribution. Quatre modèles sont proposés en 160 couleurs : le store normal, à manivelle, motorisé ou à cordon, ce dernier étant le plus vendu. En Belgique, Bipp-Bipp s’impose comme le premier fabricant de stores vénitiens.

Un concept qui s’exporte

C’est en 95 que la PME s’installe sur le zoning d’Heppignies dans un bâtiment qu’elle partage avec la SA PIC. Pour réduire les coûts d’expédition de son produit, elle décide d’implanter des usines à l’étranger. L’objectif est d’augmenter les parts de marchés partout dans le monde. L’effort se portera essentiellement sur l’Europe et le Moyen-Orient. Quarante ateliers vont ainsi être ouverts de la Finlande au Portugal en passant par la Roumanie. Avant la Turquie, la Syrie, la Jordanie, l’Algérie… En fonction du nombre de composants distribués par PIC, qui installe aussi les machines, Jean Laini estime le nombre de ventes de stores à plus de 600.000 par an (résultats 2005) : l’activité occupe un demi millier de travailleurs locaux. Bipp-Bipp (22 travailleurs à Fleurus) qui revendique 65,9% du marché belge du store a équipé le nouveau centre des Finances du quartier Nord à Bruxelles, face à la gare, de 8000 modèles motorisés –son plus important bâtiment. C’est aussi l’entreprise qui a fourni les 5000 stores vénitiens électriques du Cristal Park à Paris.

Jean Angelino Laini

Autodidacte, il va absorber comme une éponge tout ce qu’il va expérimenter dès la fin précoce de ses études : ouvrier d’industrie, puis employé d’administration, comptable, animateur, camelot, laborantin, Jean Angelino Laini qui se forme à la dure école de la vie en plus des cours du soir saisit à 27 ans l’opportunité de la reprise d’une PME au bord de la faillite, dont l’exploitant n’a pas vu –ou voulu voir- le potentiel d’expansion. Il le fait pour échapper à un salariat qui ne lui convient pas –il ne supporte pas la subordination- et avec l’arrière pensée de ne pas faire du store très longtemps : mais il se pique au jeu. Trente ans plus tard, il y prend toujours son plaisir. C’est ainsi que Jean Laini achève le développement du nouveau store vénitien à moteur Bipp-Bipp, dont il a entièrement financé la recherche. La sortie de ce modèle est prévue pour le printemps 2006 : plus petit, plus puissant, facile d’utilisation, il portera le nom de plug and play. L’entrepreneur a conçu d’autres produits dérivés, comme une ligne de spots plafonniers de fenêtres et un moule pour bouchons d’évacuation d’eau de fenêtres.

Expérience d'entrepreneurs en 4 questions et réponses

.Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

L’idée qui a « boosté » le développement de notre entreprise de stores, c’est la création d’une filiale de fournitures de composants : nous avons modifié notre stratégie d’approvisionnement en matières premières pour ne plus dépendre d’un distributeur. Nous maîtrisons ainsi toute la chaîne et pouvons assurer l’appoint de nos partenaires locaux.

.Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Je dirais que c’est le manque de confiance aussi bien des banques que des institutions dans mon projet. Cette difficulté, cet obstacle était lié à mon image atypique : quand vous ne rentrez pas dans certains standards, vous n’avez pas de crédibilité. Par ailleurs, on ne considère en comptabilité que la valeur des actifs d’une entreprise, jamais celle de ses idées, de son capital humain, du potentiel commercial de ses produits ou de ses services. 
 
.Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Ma plus grande satisfaction est d’avoir pu réaliser de manière autonome une partie de mes projets. On n’a pas le temps de tout faire : il faut donc opérer des choix. Ma liberté de décision m’a permis de procéder par priorités. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir dans ce que j’entreprenais, je continue à m’amuser dans mon activité. Une autre source de joies, ce sont les richesses de mes rencontres, ici et ailleurs dans le monde. Le contact social m’apporte énormément. Il y a enfin la satisfaction d’avoir contribué à la création de nombreux emplois. 

.Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Je lui conseillerais de ne jamais compter son temps : le calcul est toujours une mauvaise chose dans ce domaine. Un entrepreneur doit pouvoir intégrer de multiples paramètres dans l’estimation de ses coûts de revient, mais s’il veut faire décoller son activité, il lui faut s’investir à fond, sans compter ses heures. Un jour, il en récolte les fruits, c’est mathématique.

 

Bipp Bipp sa
ZI Heppignies
Avenue d’Heppignies, 1

6220 FLEURUS
 071/91.99.99
 071/35.03.32
Laini, Jean Angelino (M.)
 071/91.99.99
 071/35.03.32
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