Quand Daniel Verplaetse s’installe comme distributeur en 1997, il s’en tient à vendre des solutions d’éclairage aux grossistes et installateurs. C’est une activité classique de vente qui se focalise en Belgique. La demande d’un client va lui donner une impulsion : en 99, un fabricant de vérandas est à la recherche de spots à intégrer dans les profils de ses constructions. Il faut prendre contact avec un fournisseur hollandais. Daniel Verplaetse va se charger des négociations. Il s’occupe aussi de trouver un transformateur adapté. Pour ce marché de niche, personne n’offre de service complet. Le projet de DV Line a pris corps dans l’esprit de l’entrepreneur : il va le conceptualiser en fonction de l’évolution du marché de la véranda en Wallonie et dans le nord de la France. Celle-ci ne se conçoit plus comme une extension de la maison que l’on se réserve pour la demi-saison, mais comme une pièce à vivre pour les douze mois de l’année. Si Daniel Verplaetse négocie des exclusivités en systèmes d’éclairage et d’alimentation, ce n’est qu’en 2001 qu’il décide de concentrer tous ses efforts sur ce créneau. 

Changement de stratégie

A l’écoute des besoins, il conçoit de nouveaux modèles de spots qu’il fournit assemblés. Mais c’est sa rencontre en 2002 avec Nicolas Konstantatos, son futur associé, qui donne une nouvelle impulsion à la PME. Là où l’un s’occupe de marketing et de vente, l’autre se charge d’administration et de gestion, renégocie les achats. C’est aussi l’année où DVL transfère son siège sur le centre d’activités d’Héraclès à Gilly : l’impact sur le chiffre d’affaire est considérable, il va doubler en l’espace d’un an. L’entreprise se repositionne et décide de devenir spécialiste en solutions d’éclairage pour la véranda. C’est ainsi qu’elle complète sa gamme de spots par des accessoires exclusifs. Misant sur l’efficacité et le design, DVL prend des accords pour la distribution d’équipements de désenfumage et de ventilation avec le producteur allemand D+H mechatronic. Systèmes d’ouverture, matériel d’installation Karnash, commandes à distance, éléments divers (soquets, douilles, connexions, boîtiers de protection, interrupteurs, câbles etc.)… Tous les produits techniques sont vendus avec des fiches de montage détaillées et une garantie de cinq ans. Les entrepreneurs bénéficient en 2003 d’aides et conseils de Sambrinvest.
Pour des raisons éthiques, depuis 2006, 95% de la gamme DVL est fabriquée et assemblée en Europe.

Innovation technologique

En 2004, l’entreprise crée un spot extérieur : l’akwa répond à des contraintes techniques et à de rigoureuses normes de sécurité et de design. Conçu pour pergolas et piscines, il enrichit la gamme de spots qui compte une trentaine de modèles sur tige, en verre ou encastrés dont le plus petit (le Laurel) peut se loger dans un orifice de 27mm. Leader  en solutions d’éclairage de vérandas en Wallonie et en France, DVL & K a conçu un système d’alimentation innovant, l’HELIODIM, avec l’aide d’Héraclès et du centre de recherche et de développement des technologies (CeRDT). « Nous l’avons simplifié et doté de performances inattendues. Equipé d’un variateur d’intensité lumineuse, il alimente jusqu’à 20 ampoules de 35 watts en ligne sans contrainte de distance. » Son fonctionnement ne nécessite pas de transformateur. Léger, sans dégagement de chaleur, facile et rapide à installer, le matériel breveté ouvre de nouvelles perspectives à la PME qui compte investir le marché hollandais, la Suisse, la Grande-Bretagne et l’Allemagne dès la fin 2007. DVL assure l’après-vente. Un important stock lui permet aujourd’hui de livrer dans des délais très courts.
De même, 2007 a vu l’apparition d’une gamme de spots pour véranda en POWERLED. Les LED’s sont les technologies d’avenir les plus prometteuses afin de faire des économies d’énergie.
En 2008, de nouveaux spots en halogène et en LED feront leuir apparition. Leur caractéristique principale sera l’extrême petitesse de leur taille : moins de 25mm de diamètre.

Daniel Verplaetse, sales manager

Après ses études de graduat en marketing à l’IESN de Namur et au SIVEHO d’Antwerpen, Daniel Verplaetse entre comme acheteur chez Carwall, sous-traitant de Caterpillar. Il quitte l’entreprise industrielle pour la distribution : Brico l’engage comme chef de rayon. Responsable de la section éclairage, il est recruté par un fournisseur de l’enseigne et décide ensuite de poursuivre l’activité à son compte. Daniel Verplaetse se définit comme un autodidacte : il assure le support commercial. Instituteur de formation, Nicolas Konstantatos est occupé comme adjoint à la direction pour la société de taxis bruxelloise TRB avant de le rejoindre en 2003, pour reprendre le management et l’administration. Ensemble, ils décident de donner une nouvelle orientation à l’activité de DVL & K. En effet, pour la PME, l’avenir est placé sous le signe des ambitions commerciales et de la recherche et développement. DVL entend rester à la pointe de l’innovation pour ne pas perdre l’avance technologique que ses brevets lui donnent sur la concurrence.

Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses

Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

Il s’agit moins d’une idée que d’une prise de conscience. Aucun fournisseur n’était en mesure de fournir de solution et de service complet sur le marché wallon : j’y ai donc adapté une offre et dans un second temps, des produits performants de ma conception ont suivi. Aujourd’hui, nous concevons tous les éléments du système que nous proposons aux installateurs, avec notre image et sous notre propre marque.

Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Sûrement la solitude des premières années. Quand on est seul dans une activité comme la mienne, on connaît de grands moments de découragement. A toujours travailler le nez sur le guidon, on finit par ne plus entrevoir d’autres perspectives que celles du lendemain, on a l’impression de foncer dans un mur en permanence, on est dépassé par la diversité des tâches à accomplir : achat, développement, marketing, prospection de nouveaux marchés. J’ai contourné la difficulté en m’associant à des spécialistes. Nous nous partageons le travail chacun dans nos compétences respectives, les affaires ne s’en portent que mieux.
D’autres difficultés concernent plus les contrefaçons que certains effectuent de nos produits et qu’ils tentent de distribuer illégalement.
 
Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Notre plus grande satisfaction, c’est de créer de l’emploi et des produits. Mais nous en avons d’autres, comme celle de pouvoir organiser notre temps comme nous l’avons décidé. Il y a toujours des contraintes, mais l’entrepreneur se les impose : il y a aussi la satisfaction que l’on retire de celle de nos clients quand nous les voyons comblés par les solutions que nous leur offrons. Voir avancer ses projets, et mieux encore, assister à leur aboutissement : c’est cela qui rend notre vie palpitante.
 

Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Je lui dirais de ne pas avoir peur de réaliser le projet qu’il porte en lui, mais pas n’importe comment. Il faut aller voir les institutions compétentes, prendre conseil, même si la démarche peut paraître fastidieuse. Il faut profiter du meilleur des personnes que l’on rencontre et s’efforcer de garder un esprit d’humanité dans le monde de l’entreprise où il est parfois insuffisamment présent.