Compléter l’activité d’importation et de distribution en gros de Charleroi Salaisons avec un atelier de pré tranchage et de conditionnement de produits de charcuterie : c’est l’idée que les deux administrateurs Monsieur Serge Rosaviani et Monsieur Pascal Paillot ont mis en œuvre en 2000. A l’époque, le contexte d’après crises alimentaires est favorable à ce projet qui anticipe l’arrivée des nouvelles législations sur l’hygiène, la sécurité alimentaire et la traçabilité des aliments. Fresh Concept cible les collectivités, restaurants, sandwicheries. Il leur fournit en barquettes de 500gr et 1kg des produits frais tranchés dans une large gamme de références : salamis, pâtés, jambons… Partenaire de Charleroi Salaisons, l’atelier établi à Courcelles devient sous-traitant de Viangros dans le même marché de niche. Trois ouvriers sont occupés.
A l’écoute des besoins
C’est en 2002 que l’activité va subir une évolution marquante : la PME décide d’adapter à la charcuterie le concept d’ultra frais emballé que des distributeurs ont déjà développé dans leurs rayons fromages. Il s’agit d’offrir un assortiment de produits prétranchés en barquettes individuelles pour les ménages : une alternative au Libre Service qui répond à une attente du consommateur mais aussi des enseignes qui y voient le moyen d’augmenter leur rentabilité. Le test est concluant : GB devient le premier client de Fresh Concept qui impose son comptoir de produits de charcuterie dans d’autres chaînes de super- et d’hypermarchés : Mestdagh, Intermarché, Cora, Louis Delhaize, Match et Spar viennent gonfler le carnet de commandes l’an dernier. Dès 2002, l’atelier de transformation transfère ses activités à Marcinelle. C’est l’époque à laquelle Sambrinvest entre dans le capital. La surface de travail passe de 400 à 1100 mètres carrés. La production monte en puissance de mois en mois. En 2005 où les distributeurs représentent 80% du chiffre d’affaires, Fresh Concept produit une centaine de références à raison de 25 à 27 tonnes semaine, avec des pics à 40.000 barquettes par jour. Charleroi Salaisons fort de son expérience, organise l’approvisionnent en matières premières, la logistique, le service commercial et la comptabilité.
Une PME à l’avant garde
Parmi les premières entreprises à être certifiées BRC (British Retail Consortium) high level en Wallonie, Fresh Concept répond aux exigences de la grande distribution.
Après seulement trois années de croissance à Marcinelle, la PME compte mettre à profit une partie de sa réserve foncière pour agrandir ses installations.
Son projet porte sur l’agrandissement de l’usine actuelle à 2300 mètres carrés lui permettant de tripler sa capacité de production et ainsi continuer sa progression sur le marché de la distribution belge où Fresh Concept est leader, avec 30 à 40% de parts en 2005.
L’avenir passe encore par l’innovation. L’entreprise travaille au développement de nouveaux produits. Plusieurs projets sont à l’étude pour rencontrer les besoins des consommateurs et notamment le développement et la commercialisation d’une gamme « frais santé » présentant des produits nutritionnellement supérieurs.
Comme l’explique le responsable de la qualité, l’accent sera mis sur des atouts tels que la sélection de viandes riches en oméga 3 et pauvre en matières graisses.
Serge Rosaviani et Pascal Paillot
Après des études économiques à Warocqué à Mons, Serge Rosaviani qui a la fibre commerciale ouvre les magasins Le Fromageon en région de Charleroi avant de racheter une entreprise de vente en gros de charcuterie, fromages et conserves qui devient Charleroi Salaisons. Une affaire qu’il va faire prospérer et dans laquelle il engage en 1992 Pascal Paillot, un jeune gradué en comptabilité. C’est en tant que commercial que ce dernier rejoint la PME où il va occuper des fonctions d’acheteur avant de devenir responsable administratif. En 2000, les deux hommes s’associent dans une PME dont l’activité de pré tranchage et d’emballage de produits frais pour les collectivités va évoluer vers un nouveau concept de service à la grande distribution. Si des perspectives existent dans d’autres métiers (viandes et fromages par exemple), la PME entend se concentrer sur son core business : elle a prévu d’innover le développement de produits propres. Des projets de gammes frais santé sont à l’étude. Il n’est pas exclu d’étendre les activités dans le nord de la France : Fresh Concept occupe en 2005 trente-cinq ouvriers, employés et cadres.
Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses
.Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
Nous voulions trouver un marché de niche basé sur les nouvelles tendances de consommation. Nous visions alors les collectivités et les sandwicheries. Ce n’est qu’après que nous nous sommes rendus compte du potentiel qui existait dans le domaine du frais emballé en grande distribution : celle-ci cherchait un complément voir un remplacement au rayon traditionnel. Nous nous sommes inspirés du concept des emballages progressifs en fromage, qui supprime les files d’attente, pour développer le nôtre en produits de charcuterie frais emballés.
.Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
Notre principale difficulté a été de recruter et de former notre personnel. En effet, notre métier exige une rigueur de travail au quotidien tout en répondant aux souhaits de nos clients. Ceci exigeant une grande flexibilité ainsi qu’une grande capacité d’adaptation.
.Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procurée votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
C’est une incroyable satisfaction de voir l’entreprise grandir et se développer comme un bébé. D’autant qu’il s’agit d’un projet dans lequel nous nous sommes fortement investis à tous points de vue. Nous sommes partis de rien et maintenant notre part de marché en Belgique est estimée entre 30 et 40 %. Il y a aussi la satisfaction de voir évoluer l’emploi : sur le plan humain, l’expérience est vraiment très enrichissante.
.Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Il y a d’abord une phase d’analyse, d’évaluation. Quand la faisabilité du projet est fondée par des chiffres, le meilleur conseil que je pourrais donner est celui de trouver un partenaire financier pour le développer, surtout s’il s’agit d’un projet industriel nécessitant du capital. A cet égard, les Invests sont remarquables. Grâce à leur soutien, l’approche financière est plus aisée. Je dirais ensuite qu’il faut s’efforcer de disposer d’un maximum d’aides pour réussir dans son projet. Nous avons pu compter sur celles de l'Union Européenne.


















