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GIANNI MILIONI: de l’électronique au boudin, un challenge a 200 millions !
04/01/2006  – GIANNI MILIONI
Passer de l’électronique à la charcuterie n’est pas un parcours banal, on en conviendra, et même si un quart de siècle s’est écoulé depuis ce changement radical, c’est toujours avec un égal amusement que Gianni MILIONI se souvient de ses débuts professionnels.

Saviez-vous que 70 % du boudin consommé par les Belges est fabriqué à Marcinelle, dans l’entité de Charleroi ?
A la base de ce succès envié, la petite idée d’un technicien en électronique nommé Gianni MILIONI qui constata, à la fin des années soixante, que les bouchers de quartier passaient de plus en plus de temps à remplir une paperasserie administrative envahissante au détriment de la fabrication de charcuterie.
Aidé par son père, le jeune homme commença donc par proposer ses produits aux petits artisans, puis comprit toute l’importance des grandes surfaces qui s’implantaient comme autant de champignons sur l’ensemble du territoire. En adaptant sa chaîne de fabrication aux désirs « géographiques » de la clientèle –en matière de boudin, les goûts des Borains, des Anversois ou des liégeois sont parfois très différents- Gianni MILIONI trouva un créneau supplémentaire qui propulsa littéralement sa société à la tête du marché.
Aujourd’hui, l’entreprise marcinelloise atteint un chiffre d’affaires annuel de 200 millions et son patron lorgne désormais vers le Nord français dont les potentialités sont énormes. Assurément un nouveau challenge pour l’ancien technicien des ACEC qui reconnaît en souriant… ne pas être un amateur de charcuterie.

La petite histoire

Arrivé d’Italie en Belgique alors qu'il était encore enfant, le jeune Gianni réussit sans problème des études de technicien en électronique, puis entra aux Ateliers de Constructions électriques de Charleroi (les A.C.E.C.) en 1961.
A la fin des années soixante, désireux d’arrondir ses fins de mois, le technicien chercha une activité annexe pour le week-end et, après réflexion, se lança avec son père, aujourd’hui décédé, dans la fabrication de quelques kilos de boudin pour un boucher de l’endroit. Au fil des mois, l’idée suscita un tel intérêt auprès de la profession qu’il étendit rapidement son marché à d’autres artisans, assura lui-même les livraisons et commença, dans la foulée, à se familiariser avec la gestion comptable. 
 
Un concept bien pensé

Trois ans plus tard, alors qu’il passait le cap de la trentaine, Gianni MILIONI quitta les ACEC pour fonder sa propre société et s’installa dans un petit atelier de charcuterie de Couillet (Charleroi) où il sut rapidement tirer profit de deux constatations personnelles. La première concernait le travail des petits bouchers qui profitaient pour la plupart de leur jour de fermeture -le lundi- pour fabriquer leurs charcuteries: s’ils tombaient à court de marchandise fraîche en semaine, ils leur était difficile de refaire un peu de supplément et Gianni MILIONI leur assurait l’appoint nécessaire. Le jeune patron d’entreprise avait constaté que l’Administration devenait gourmande en paperasserie et que, pour en assurer le suivi, les bouchers sacrifiaient de plus en plus souvent leur jour de fermeture, au détriment de la fabrication de charcuterie maison. Bref, les petits bouchers étaient demandeurs et Gianni MILIONI tout disposé à leur fournir des produits de qualité artisanale.
 
Des grands noms

Le second atout sur lequel le jeune entrepreneur fondait de gros espoirs était l’apparition de surfaces commerciales de plus en plus vastes avec lesquelles il s’employa à nouer des relations commerciales. GB fut la première en 75 et, la réputation aidant, les autres firent progressivement affaire avec la société MILIONI qui alimente aujourd’hui tous les grands noms, de GB à Cora en passant par Mestdagh, Delhaize, Nopri, Match, les Boucheries Renmans, etc. En tout, pas moins de 70 % de la consommation totale de boudin en Belgique !  
 
Une affaire qui tourne

Pour arriver à ce résultat et un chiffre d’affaires qui frôle les 200 millions en 98, Gianni MILIONI a misé sur deux arguments qui constituent la devise de la maison - fraîcheur et qualité- auxquels nous sommes tentés d’ajouter une faculté d'adaptation étonnante. Car s’il est vrai que le boudin est un produit de terroir, les goûts des consommateurs sont parfois très éloignés en fonction des régions. Ainsi, le Flamand préférera par exemple un boudin noir sec et sans apport de sucre, tandis que le Borain le voudra onctueux, plus mou et sucré.
A côté d’une gamme de produits qui va du blanc aux fines herbes au noir parfumé au… Grand Marnier, les ateliers MILIONI fabriquent des produits « à façon », en fonction des desiderata de clients exclusivement constitués de grossistes et de grandes surfaces.

De belles perspectives

Depuis 1989, l’entreprise est installée à Marcinelle (Charleroi) où elle a investi près de cinquante millions de francs pour revitaliser un ancien site industriel et construire des bâtiments à la fois fonctionnels et agréables, dans un cadre respectueux de l'environnement, ce qui lui a d'ailleurs valu un prix amplement mérité. Gianni MILIONI a l’habitude de dire que l’on travaille plus efficacement dans un environnement agréable et cela marche puisque, chaque année, 1500 tonnes de boudin quittent les installations marcinelloises, essentiellement à destination de clients belges.
Aujourd’hui, pourtant, Gianni MILIONI ne cache pas son intérêt pour le marché français tout proche où, il faut le savoir, le seul Nord représente un potentiel égal à celui de notre pays.
De belles perspectives d'extension pour une entreprise qui possède déjà tous les atouts du succès...
 

Gianni Milioni
Rue Destrée, 96

6001 Marcinelle
 071/ 36.52.91
 071/36.51.55
MILIONI, Gianni (M.)
 071/ 36.52.91
 071/36.51.55
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