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HENOGEN :Transplantation réussie pour la jeune spin-off
04/01/2006  – HENOGEN
Spin-off de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Henogen a vu le jour en novembre 1999. Six ans à peine après sa création, la PME active dans le secteur de la biotechnologie génère déjà un chiffre d’affaires plus que respectable, s’élevant à 11,5 millions d’euros.

Le secret de cette réussite est simple : Henogen s’est donné pour mission de fabriquer des produits dérivés de la biotechnologie à usage humain, à destination de l’industrie pharmaceutique. Le tout en s’engouffrant dans les « niches » encore inexplorées. Pour ce faire, la jeune société s’est basée sur une combinaison d’activités. D’une part, une activité de services aux tiers lui permet de valoriser au mieux son outil de production, à savoir les salles blanches Il s’agit en fait de laboratoires classiques mais confinés et conditionnés en termes de pression d’air et régis par des procédures d’entrées et de sorties très contraignantes. Henogen  peut ainsi offrir, dans ses « clean rooms » de confinement BL2 ou BL3, un service complet dont peu de firmes peuvent se vanter en Europe, et même dans le monde.

Quatre médicaments en essais cliniques

D’autre part, la PME innovante travaille en partenariat avec de grandes industries pharmaceutiques. Elle prend ainsi en charge une partie des risques, mais également des bénéfices en cas de succès. Grâce à son expertise, Henogen travaille aussi sur des produits qui lui appartiennent : elle s’est concentrée sur les maladies orphelines, essentiellement dans la « niche » des transplantations chirurgicales. Un objectif qui cadrait bien avec les capacités d’une PME, plus à même d’investir du temps et de l’argent sur ce thème que des grands groupes pharmaceutiques, en raison de sa capacité de décision rapide et de coûts d’exploitation plus réduits.. Quatre produits phares sont donc pour l’instant en phases précliniques ou en essais cliniques II ou III. Le premier cas concerne la maladie du greffon. Il empêche en effet son évolution, et donc le rejet. Le deuxième concerne la prévention des cancers chez les enfants transplantés. Le médicament permet ainsi de combattre les virus qui risquent de se développer dans les cellules lymphocytaires après la greffe d’un organe adulte Visant toujours les marchés ciblés, Henogen a également développé un troisième produit qui prévient les infections hépatiques chez les dialysés rénaux. Enfin, la firme développe un  produit visant l’accélération de la cicatrisation et de la régénération des tissus. La jeune société, qui possède des clients dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, espère réussir toutes les phases cliniques de ses médicaments et  commercialiser les premiers d’entre eux endéans les 5 ans.

ALEX BOLLEN : Le professeur d’université se lance dans les affaires

Professeur à la Faculté des Sciences, Alex Bollen a longtemps travaillé dans les laboratoires de l’Université Libre de Bruxelles pour la recherche fondamentale non orientée. En 1985, aux débuts de l’ingénierie génétique, il a même lancé le Service de Génétique Appliquée à l’ULB, oeuvrant en sous-traitance pour diverses entreprises pharmaceutiques belges et étrangères. Mais au fil du temps, les opérations de biologie moléculaire se sont banalisées et le SGA n’a pu suivre le rythme en matière de normes de contrôle de qualité et de Bonnes Pratiques de Fabrication. « Il fallait donc créer une spin-off à vocation industrielle et se lancer dans l’aventure. C’est ainsi qu’est née Henogen, le 19 novembre 1999 », explique Alex Bollen, CEO d’Henogen. « Il était par ailleurs impératif de trouver des fonds et c’est ce que nous avons fait en contactant GlaxoSmithKline Biologicals. Le capital s’est encore accru en 2002, avec l’arrivée de la SRIW (Société Régionale d’Investissement de Wallonie) ».
Et Henogen n’a pas stoppé là son développement accéléré. En 2003, la PME a investi 5,3 millions d’euros pour racheter la société 4C Biotech à Seneffe et adapter sa structure aux normes pour en faire un outil de production. Et récemment, elle a procédé à un achat stratégique en acquérant la firme néerlandaise, ImmunoToko. Un brevet, un chercheur senior et un produit original sont en effet venus se greffer au panel déjà existant, offrant par ailleurs une ouverture vers les centres hospitaliers spécialisés des Pays-Bas. 
La spin-off n’en finit pas de s’épanouir. Ces cinq dernières années, elle a généré de nombreux emplois dans la Région  pour atteindre  dernièrement  90 employés. Et le chemin est encore long…

Expérience d'Entrepreneur en 4 questions et réponses

. Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre  entreprise ?

Henogen fabrique des produits dérivés de la biotechnologie à usage humain, à destination de l’industrie pharmaceutique. Pour ce faire, la jeune société s’est basée sur une combinaison d’activités. D’une part, elle se charge de valoriser son outil l’outil, à savoir les salles blanches. D’autre part, la PME innovante travaille en partenariat avec de grandes industries pharmaceutiques et conçoit des médicaments spécifiques. Elle prend ainsi en charge tout ou partie des risques, mais également des bénéfices en cas de succès. Grâce à son expertise, Henogen a pu se concentrer sur les maladies orphelines, essentiellement dans la « niche » des transplantations chirurgicales.

. Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

La première difficulté a été de se fait reconnaître, dans notre propre pays, comme une PME développant quelque chose d’innovant et d’intéressant, quelque chose d’attractif pour la région et qui change l’image de la morosité du charbon et de l’acier. A présent, l’entreprise se doit d’obtenir de l’argent et d’accroître son capital. Si la société devient sous-capitalisée, elle est tout simplement condamnée.

 . Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise, et – si c’est le cas – pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Diriger une PME basée sur une technologie de pointe est une expérience extrêmement enrichissante. En tant que chef d’entreprise, on dispose du pouvoir de décision et on peut orienter ses choix très rapidement.Il est impératif cependant d’ obtenir le consensus de ses collaborateurs et l’accord de son conseil d’administration….. !On focalise ainsi l’intérêt de la société sur des sujets scientifiquement et financièrement intéressants.

 . Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Il me semble impératif d’identifier un créneau pour lequel il existe un besoin et où la concurrence est faible. L’entrepreneur doit partir d’un avantage (brevet, diplôme, expérience, carnet d’adresse…) et réaliser une étude de marché solide. Une fois la vision de la demande et de l’originalité du produit clarifiée, il peut alors se lancer.

 

HENOGEN
12, rue des Professeurs Jeener et Brachet

6041 Gosselies
Bollen, Alex (M.)
 071/37.89.01
 071/37.89.73
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