Expliquez nous dans quel état d’esprit vous avez accueilli la créativité dans votre PME ?

Jamais nous n’en avions entendu parler avant l’organisation de la séance. Pour nous, il s’agissait d’un nouveau concept vaguement abstrait. Le centre Héraclès nous en a fait découvrir tout le potentiel : non seulement, nous mesurons aujourd’hui de façon très concrète ce que la créativité nous a apporté mais dans notre pratique quotidienne, nous continuons à en retirer du profit à tous les étages. Nous communiquons de manière plus efficace sur notre innovation.

Quelles étaient vos craintes par rapport à la démarche ?

Nous ne percevions pas ce qu’une séance de créativité pouvait amener de concret à l’entreprise. A l’époque, nous recherchions le moyen de mieux présenter notre produit. Nous n’avions pas identifié l’existence de ce qui constituait notre premier problème: la difficulté à donner une définition commune et claire de notre activité. La préparation de la séance nous a aidé à en prendre conscience : c’était ça la question à résoudre.

Comment avez-vous organisé la séance ?

L’ensemble des membres du personnel a été convoqué à se retrouver autour de la table (secrétaire, vendeurs, ingénieurs, membres de la direction) et à exprimer leur définition de l’activité d’Indium. C’est là que nous avons observé à quel point nos conceptions étaient éloignées l’une de l’autre, voire parfois contradictoires. Dans de telles conditions, il était impossible à un client de comprendre notre concept et notre service. L’animateur de la séance nous a demandé de faire un effort de vulgarisation. L’exercice était simple, mais en même temps très compliqué : il s’agissait de proposer une définition qui puisse être comprise par un enfant de dix ans. Il fallait être synthétique, pédagogique, complet, exact. Choisir chaque mot avec circonspection. Nous sommes parvenus à un consensus.

Quelle méthodologie avez-vous employée pour résoudre votre problème ?

Nous avons commencé par nous écouter. Ensuite, nous avons travaillé ensemble, en harmonie, chacun apportant sa contribution à un projet commun. Nous avons testé la définition que nous avions trouvée auprès de nos enfants : même les plus jeunes comprennent le sens de l’activité d’Indium alors qu’auparavant, nos longues explications restaient parfois hors de portée d’industriels. Nous avons effectué le même travail de simplification pour notre présentation. Une réflexion qui se poursuit. Car la créativité est un processus que l’on n’arrête pas : elle nous permet de continuer à améliorer nos performances à différents niveaux. 

Quels résultats concrets la séance vous a-t-elle apportés ?

Le premier, c’est une vision commune et partagée de notre activité : en interne, nous nous entendons depuis lors sur une façon uniforme de présenter notre métier, notre concept. Sans cette séance, nous serions toujours embourbés dans le problème de la définition de base. Quand une innovation arrive sur le marché, il est important d’y préparer le client, de la lui expliquer pour qu’il la comprenne parfaitement. C’est le processus qu’a amorcé la séance. Nous avons intégré la créativité comme un élément de notre culture d’entreprise : quand une difficulté se présente, nous nous efforçons de nous poser les bonnes questions pour trouver la solution la mieux adaptée. Nous remettons sans cesse en cause nos organisations pour les améliorer : la recherche de la performance est devenue un défi permanent.

Parlez-nous des actions que la démarche a engendrées au sein de votre personnel

Elles sont très positives : tous nos collaborateurs sont conscients du bénéfice de cette opération. Quand on ne parle pas le même langage, il est impossible de se comprendre, et surtout de se faire comprendre. Nous privilégions l’écoute et la participation : sur les grands projets, nous consultons tout le monde.

Quelles actions avez-vous mises en application au terme de la séance ?

Nous avons décidé d’adopter la nouvelle définition de notre activité comme un standard de notre communication. Tous nos documents de présentation mentionnent en tête qu’Indium apporte des moyens techniques pour améliorer les installations industrielles et prévenir les problèmes. On peut retourner notre métier dans tous les sens : il est impossible de l’exprimer de manière plus simple et plus complète. Nous avons également choisi de changer la présentation de notre concept.

Pensez vous qu’il s’agisse de techniques accessibles aux TPE ?

Bien sûr. Ce n’est pas une question de taille mais d’environnement humain, d’ouverture au changement. Nous dirions même de culture d’entreprise. Nous pensons que la créativité est une formidable opportunité pour évoluer, améliorer ses performances et innover. C’est un outil redoutable qui se révèle utile dans tous les domaines d’action. Il ne faut pas s’en priver.

Dans le cadre d’autres séances, souhaiteriez-vous être autonome ou faire appel à un animateur externe ?

La présence d’un animateur externe nous a amené beaucoup. Son regard nous a fait prendre conscience de la véritable portée de notre problème : quand nous lui avons parlé de ce que nous faisions, il ne nous a pas compris. C’est donc là qu’il fallait agir en priorité. Il nous a aidés à prendre du recul, à voir la situation sous un autre angle. A relever notre nez du guidon. Nous pensons qu’une séance de créativité se révèle plus efficace avec la participation d’un élément extérieur.

Quels sont vos besoins aujourd’hui ?

Ils se portent surtout sur la sécurité du produit. Nous avons résolu notre problème de communication et de présentation. A présent, c’est à la sécurisation de notre concept que nous devons travailler. La créativité nous sera certainement utile dans la recherche de solutions.

 
Auteur:  Albin Didie