Le core business de la SA Lithcote, c’est le revêtement organique de métaux. La PME est spécialisée dans l’anti-corrosion et l’anti-adhérence : petites, moyennes, grandes séries, elle traite des pièces de toutes les dimensions, depuis le joint de précision pour l’aérospatiale jusqu’aux citernes et réacteurs de plus de 50 tonnes.

L’entreprise naît en 1967 de l’union de Lithcote Corp aux Etats Unis et de la société Lecocq,,, un fabricant belge de fours industriels. Ensemble, ils conçoivent différents procédés de traitement des métaux qu’ils offrent en sous-traitance pour l’industrie chimique, les chaînes alimentaires, la mécanique de précision, la construction d’équipements électroménagers, le transport maritime ou routier. Il s’agit d’appliquer des revêtements de protection sur tous types de métaux : des cuves qui doivent transporter des acides forts, des sondes qui doivent en mesurer la température des citernes et des réacteurs, des boulons et autres éléments de précision… Chaque traitement fait l’objet d’un cycle bien étudié : les pièces sont pyrolysées, sablées, et enfin recouvertes de couches de poudre de renfort, qui sont fixées par cuisson. En anti-corrosion, les produits Halar, Sakaphen, Rilsan, Chemflake font action. Ils permettent dddes protection à la corrosion avec des produits ayants des ph allant de 1à 14   et pour diverses températures d’utilisation, jusqu’à 270°.

Des fours itinérants

Lithcote dispose d’une batterie de fours modulables, dont la capacité s’adapte aux dimensions des pièces dans ses halls industriels de Trazegnies. Nous transformons nos fours en une heure. Des ponts roulants permettent de manipuler des éléments de plusieurs dizaines de mètres de haut. « Nous pouvons aussi déplacer nos équipements complets sur chantier. Nous l’avons fait en Autriche pour traiter un réacteur de 70 tonnes » observe l’administrateur délégué Christophe Leclercq. 
En anti-adhérence, c’est le Téflon qui s’impose comme le produit de référence. Pour des fabricants d’électroménager, la PME traite en série des semelles de fers à repasser, moules à gaufres, croques-monsieurs. « Nous travaillons aussi pour des secteurs de haute précision comme l’imprimerie où les cylindres de machines offset doivent être égalisés au micron près, des roulements de compresseurs, et des petites pièces pour la fusée Ariane 5.  Ici, l’activité n’est plus à la chaîne mais manuelle ; le produit s’applique à différentes concentrations. »

Lithcote, numéro 1 belge de l’anti-adhérence

C’est en 1984 que Paul Henricot reprend l’activité. Cinq ans plus tard, la SA a absorbé tout l’actif, le know how et le fond de commerce de la société anversoise « Fluocoatings », travaillant dans le même secteur. Tout le matériel de cette dernière est déplacé et réimplanté à Trazegnies. En 96, la SA  rachète à Induco (Courtrai) en faillite sa documentation technique et  commerciale ainsi qu’une partie de son équipement de production. C’est en Flandre que Lithcote recrute ses clients : l’entreprise y réalise 60% de son chiffre d’affaires et 20% à l’étranger. En Wallonie, la PME qui emploie 11 travailleurs ne fait que 20% de CA. Les perspectives sont pourtant bonnes, excellentes même sur le marché de l’anti-adhérence où elle s’impose comme le seul fabricant belge.

Christophe Leclercq, Administrateur délégué

Il a occupé des fonctions commerciales et opérationnelles dans de grandes entreprises comme Belgacom. Christophe Leclercq multiplie les expériences professionnelles avant de devenir administrateur délégué et co-actionnaire à Mons d’une PME spécialisée en anti-corrosion. A la recherche d’une affaire à reprendre en compte propre, sans associé, il choisit de racheter Lithcote en 2009 avec l’appui de Sambrinvest et de la Sowalfin. L’ambition est de reconquérir le marché wallon où l’entreprise est assez peu présente. Le terrain est occupé par son concurrent français, beaucoup plus important. Deux projets sont en développement : le premier vise à exploiter des résines innovantes que produit une usine du sud de l’Allemagne ; c’est dans le domaine de l’anticorrosion que Lithcote entend tirer profit de cette innovation. Il s’agit par ailleurs de mettre au point un nouveau procédé de fusion de la céramique qui pourrait remplacer la résine dans les applications de protection. Avec des propriétés physiques beaucoup plus intéressantes dans une série de secteurs… « Nous travaillons sur ce dernier projet avec un centre de recherche et une société suisse » indique Christophe Leclercq.

Quelle idée nouvelle est à la base de votre projet d’entreprise ?

C’est davantage un besoin d’autonomie. Lithcote est une entreprise paradoxale comme on en trouve beaucoup en Wallonie : elle regorge de potentiel de croissance et d’un grand savoir faire. Je pense que nous pouvons évoluer avec les nouveaux projets que nous avons à l’étude et qui nous ouvrent de belles perspectives d’expansion.

Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Trouver des crédits, des financements. On était en pleine crise. Le fait d’avoir Sambrinvest et Sowalfin comme partenaires qui financent le projet à 50% à travers des prêts subordonnés a considérablement facilité les choses.

Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

L’enthousiasme de mon personnel, son positivisme vis à vis des défis qui attendent l’entreprise sont une grande source de satisfaction pour moi. Je trouve que je travaille avec des gens extraordinaire, très motivés. C’est, pour l’entrepreneur que je suis, très précieux.

Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Je lui dirais de foncer droit devant une fois qu’il est lancé dans son projet. Il faut prendre le temps de le préparer, mais une fois qu’on se sent prêt, on y va et on ne relève plus la tête : il faut être obstiné dans la réussite. La performance est un état d’esprit !