Olivier Pieropan est créateur de luminaires et de mobilier en métal forgé. Ferronnier d’art. Pas de production en série dans son atelier de Charleroi (Marcinelle), sous le label Orfer. Tout est fait à la main : les matériaux sont transformés et assemblés selon l’inspiration ou les directives du client, si bien que chaque création est unique. « Elle se différencie par des petits détails qui en font l’exclusivité, l’authenticité. » Formes, dimensions, couleurs. A la commande, tout doit être spécifié, afin que l’objet réponde pleinement aux attentes de son prescripteur. « Il arrive que l’on nous remettre des plans précis. Nous travaillons avec des architectes et des décorateurs », précise l’artisan. Qui revendique son statut de designer.
Savoir-fer
Sa spécialité, ce sont les lustres. Ils représentent 75% du chiffre d’affaires. Appliques murales, plafonniers, suspensions de grandes salles, nous nous accommodons à toutes les demandes. Rien de ce qu’Orfer ne livre n’est sous-traité : supports de lampes, câblage, assemblage et même globes d’abat jour sont fabriqués dans l’atelier de Marcinelle, à la main. Nous disposons d’un équipement spécial, explique le gérant Olivier Pieropan. Le verre brut est coloré et ramolli selon la technique du fusing, avant d’être moulé. « Ce qui rappelle le murano », dit-il. Une forge est en service. Emboutissage, découpe au plasma ou au chalumeau, torsion, effilage, cintrage… Toutes les techniques sont mises en œuvre pour parvenir au résultat. Les matériaux bruts en acier prennent forme dans les exécutions : quand il ne s’agit pas d’éléments d’éclairage, ce sont des pièces de mobilier ou de décoration. Tables, chaises, tabourets, guéridons, porte-manteaux, miroirs, meubles de rangement mais aussi accessoires intérieurs et extérieurs –rampes, garde-fous, portails massifs, escaliers monumentaux, garnitures de vérandas… Le catalogue est vaste. Infini.
Haut de gamme
Orfer fait ce que vous lui demandez. Nous travaillons dans des délais très raisonnables, indique Olivier Pieropan. Nous pouvons aussi intervenir dans des réalisations pour le secteur public.
Dans des formes contemporaines ou classiques, les créations s’inspirent de la nature. « Je puise surtout mon inspiration dans les motifs végétaux : troncs, feuilles, branches, corolles florales. Je remets un peu l’art déco au goût du jour. C’est intuitif, car je n’ai jamais fréquenté d’école de beaux-arts ni d’académie » explique l’administrateur gérant. Le style fait son effet. Il s’intègre dans les propriétés de standing, les belles maisons de maître, l’immobilier ancien dont il rehausse le cachet. C’est créatif, novateur. L’entreprise envisage la conquête de nouveaux marchés, à l’étranger. « Nous visons la clientèle haut de gamme. »
Olivier Pieropan, administrateur gérant
Olivier Pieropan est un autodidacte. Très jeune, il devient ouvrier dans le bâtiment où il est formé sur le tas. Il expérimente différents métiers dans le domaine de la rénovation. Quand l’opportunité se présente, parce qu’il est entrepreneur dans l’âme, il s’installe à son compte. Sa PME opère en région bruxelloise. Il met fin à l’activité et après une pause, décide de faire de sa passion son métier. Des formations lui permettent de maîtriser les techniques de ferronnerie d’art : orfer voit le jour en 2008. Il entend appuyer le succès de sa marque sur la force d’un bon réseau de vente et de sa notoriété. Pour cela, l’entreprise a choisi de participer à des salons à l’étranger et d’ouvrir des vitrines. A Paris notamment. La PME veut se faire reconnaître auprès des professionnels de la décoration et de l’architecture d’intérieur et de jardin. Nous comptons de nombreuses références en France et en Belgique. Il existe très peu de vrais ferronniers d’art, commente Olivier Pieropan.
Quelle idée nouvelle est à la base de votre projet d’entreprise ?
La création de lustres uniques, adaptés aux dimensions et aux souhaits du client. Ce sont des compositions exclusives, avec des motifs organiques tirés de la nature. Ils s’inspirent un peu du style art déco que je remets au goût du jour.
Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
La communication d’abord. Comment se faire connaître quand son atelier se trouve au fond de son jardin ? C’est un réel problème, mais il y en a un autre, c’est le financement : j’ai apporté en fonds propre tout le capital de la société. Derrière, les banques n’ont pas suivi. Il faut des résultats pour qu’elles acceptent de se mouiller. Si vous n’en avez pas, elles ne veulent pas prendre le moindre risque. Je suis à la recherche de moyens pour poursuivre le développement.
Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
La satisfaction du client quand je pose un lustre. Il me dit que c’est exactement ce qu’il voulait. Le produit répond entièrement à ses attentes. Il n’avait pas pu le voir puisque nous l’avons créé. Seule une activité artistique vous procure ces sensations-là …
Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Je lui dirais de croire dans ce qu’il fait et de ne pas avoir peur des sacrifices : un projet d’entreprise en demande. Il faut parfois renoncer à son salaire à la fin du mois, travailler le week-end. Au bout du compte, on trouve le couronnement de ses efforts.



















