Tout commence en janvier 91 pour les frères Ricotta. En complément de leur emploi salarié dans l’industrie, Franco et Mario offrent leurs services en maintenance. Au départ, ils travaillent seuls et exclusivement le week-end. Mais le succès de leur projet les amène vite à devoir engager du personnel. Après neuf mois d’activité, ils constituent la sprl RFM Mécaniques –Ricotta Franco Mario Mécaniques, qui deviendra société anonyme en 2000. Parce qu’ils ont identifié des besoins dans le secteur de la fourniture de pièces de précision, ils installent un petit atelier d’usinage à Ransart dès le début 92. C’est l’époque à laquelle Mario, occupé chez Dassault, décide de se consacrer à temps plein au développement de l’entreprise. Il sera rejoint par son frère trois mois plus tard.
Partenaire de l’industrie
RFM Mécaniques obtient des commandes dans les entreprises industrielles de sa région : production en série de pièces, remplacement d’éléments. La PME commence à concevoir des outillages. La place manque dans ses installations de Ransart. En 96, elle achète un terrain sur le zoning de Martinrou où elle fait construire dès l’année suivante un bâtiment de mille mètres carrés, intégrant atelier et bureaux. « Nous avons installé un mini bureau d’études qui travaille à l’amélioration des équipements du client, ou à des conceptions » explique Franco Ricotta. Il a planché sur des projets comme le développement d’une chanfreineuse pour les Caisseries Belle Vue, d’un chariot à palettes, d’une sertisseuse, pour ne citer que quelques exemples. C’est le partenaire par excellence des PME industrielles, mais il peut collaborer avec de gros bureaux d’études. RFM Mécaniques qui en 2004 réalise 90% de son chiffre d’affaires dans son activité de construction –usinage, conception, assemblage- compte de solides références : Caterpillar, Sonaca, AGC Automotive, Proost… Rapidité et qualité d’exécution font de l’entreprise un partenaire privilégié. « Nous sortons peu de Wallonie » On pointe malgré tout quelques ventes en France pour des filiales de clients. Neuf personnes sont occupées sur le site de Fleurus.
Franco et Mario Ricotta
Gestionnaires autodidactes, Franco et Mario Ricotta sont avant tout des spécialistes de la mécanique. Diplômé en machines-outils et soudure de l’UT, le premier a travaillé dans des PME (Pasetti Gregoire et Voste Gillain) avant de monter son projet d’entreprise. Son frère qui sort des Aumoniers du Travail de Charleroi avec un certificat en programmation de mécanique automobile a une bonne connaissance de l’aéronautique, pour avoir travaillé chez Dassault industrie. C’est lui qui gère ce secteur ainsi que la fabrication. Franco s’occupe de la maintenance, de la verrerie et du management du personnel. Il supervise la sécurité –la PME est agréée BeSaCC.
Les entrepreneurs placent l’avenir sous le signe de l’excellence : dans les métiers de pointe qu’ils exercent, ils entendent continuer à offrir toujours plus de service et de compétences.
Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses
.Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
Quand nous avons débuté au début des années 90, c’était sur le marché de la maintenance. Nous y avons saisi des opportunités qui nous ont permis de développer l’entreprise. En 2004, ce créneau est devenu moins important que la construction mécanique, mais il offre encore un potentiel que nous ne négligeons pas. C’est un peu au hasard que nous devons ce succès. Un hasard qu’à vrai dire, l’insatisfaction de Franco pour son job salarié a forcé : il cherchait le moyen de le quitter. RFM Mécaniques, c’était un bon prétexte !
.Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
Nous en citerons deux. La première, c’est le manque de soutien bancaire, la difficulté à trouver un interlocuteur capable de comprendre votre projet. Nous aurions pu nous décourager. Heureusement, nous avons eu cette chance de rencontrer quelqu’un qui a su nous écouter. La deuxième difficulté réside dans la pénurie de main d’œuvre qualifiée. C’est un réel problème. Il y a bien entendu aussi le poids de la fiscalité, qui met presque à mal les aides obtenues par ailleurs. Mais toutes les entreprises sont logées à la même enseigne.
.Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
La diversité, la richesse et la qualité des contacts que nous apporte notre fonction polyvalente. Pour nous, les jours se suivent et ne ressemblent pas : ils sont faits de défis commerciaux et techniques, industriels et financiers ; c’est extrêmement motivant. Il y a également la dimension d’autonomie, de liberté qu’apporte le statut d’indépendant : nous avons le choix de nos décisions, nous en assumons les responsabilités ; cela nous permet de vivre plus intensément nos succès.
.Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Nous lui conseillerons de s’entourer de personnes compétentes, d’expérience, de s’informer pour être parfaitement prêt à relever les défis qui l’attendent. Car s’il en vaut la peine, un parcours d’entrepreneur ne manque jamais d’obstacles.
Pour en venir à des « trucs » plus particuliers, nous dirions qu’il faut bien se former en gestion. C’est un élément primordial de la conduite d’une PME moderne et performante. Réussir demande aussi des ambitions : on ne va jamais loin quand on ne regarde qu’à un mètre devant soi.


















