C’est à la fin 2004 que le projet prend corps, sous forme d’association de fait : dans le cadre de leur septième année d’humanité, cinq étudiants en animation du centre éducatif communal secondaire La Garenne (Charleroi) décident d’offrir un service d’animation à domicile. Il ne s’agit pas d’une activité de garderie classique : Les Z’animaniacs comme ils appellent leur structure proposent de développer l’esprit créatif, la psychomotricité, la curiosité des enfants de zéro à 12 ans à travers un programme à la carte qu’ils adaptent aux âges et aux goûts. « Nous pouvons concevoir des animations à la carte » explique Thomas Toisoul. Anniversaires, événements d’entreprises, journées portes ouvertes, fêtes scolaires, organisations privées à thème, baby-sitting traditionnel… Tout est imaginable.
Des enfants aux seniors
Le menu des Z’animaniacs est vaste : jeux de société, bricolages, spectacles de clowns, déguisements, cuisine, sport, ludopédagogie… On peut (presque) tout leur demander dans le domaine de l’animation, à l’extérieur ou l’intérieur. Au sein de l’équipe, chacun a ses compétences même si la polyvalence est de mise. Le concept s’étend aux enfants handicapés et personnes âgées. Dans ce dernier cas, il s’agit d’accompagner les seniors en promenades, de leur faire la lecture, les aider dans une série de tâches à la maison, encadrer des séances de gym douce ou aller faire leurs courses. Sans oublier la compagnie et les jeux. Si les z’animaniacs s’investissent dans des projets clefs sur porte qu’ils construisent avec leurs clients, ils improvisent également. L’équipe dispose d’un matériel complet qu’elle peut mettre à disposition : un fonds de jeux pour stimuler la réflexion et l’imagination (scrabble, trivial poursuite, pictionnary…), des bricolages. Les clients apprécieront son savoir faire pour l’encadrement de disciplines sportives, d’activités de cuisine, d’apprentissage. Musique, grimages, modelages de ballons : le divertissement et le sens du service est une véritable passion. Les bénéfices servent à l’acquisition de matériel, les frais de déplacement représentant les seules indemnités.
Le goût d’entreprendre : un projet primé par FREE
Si l’activité a été créée dans le cadre scolaire, Thomas Toisoul a décidé de la poursuivre à son compte. En partenariat avec ceux qui l’avaient pensé avec lui : Julie Dujardin, Moreno Alicardo, Pierre Meerts et Michael Plessiet apportent leur bonne humeur et leurs compétences dans le projet que la Fondation pour la Recherche et l’Esprit d’Entreprendre (FREE), a.s.b.l. qui a pour but de développer l’esprit d’entreprendre dans l’enseignement au travers d’outils pédagogiques réalisés par des étudiants et des enseignants, a choisi de primer en 2005. Les lauréats ont ainsi pu présenter leur concept au cours d’un atelier dont le thème était « pratique professionnelle » lors d’une journée d’information et de débats à Wépion. La visibilité que leur a donné le prix leur a ouvert des portes : « Des services publics communaux de Charleroi nous ont reçus pour en savoir plus sur notre offre. Nous avons aussi eu les honneurs de la presse. » Le projet pourrait devenir un espace d’apprentissage pour des étudiants en cinquième et sixième année d’animation. Elle a permis aux fondateurs de découvrir les réalités de la gestion.
Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses
. Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
L’idée, c’était de créer notre propre emploi dans la filière où nous allions être diplômés. Ce projet nous donnait l’occasion d’expérimenter notre savoir-faire, d’offrir nos compétences dans le cadre d’une formule originale.
. Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
La principale difficulté s’est posée en termes de contenu de notre offre. Nous étions cinq à mettre cette association sur pieds et chacun venait avec ses idées. Il a fallu procéder à des choix pour composer le menu de base, en sachant que nous nous efforçons de répondre à toutes les demandes qui nous sont adressées. Ensuite, il a fallu acquérir des connaissances d’administration pour gérer le projet. Même si nous bénéficions de l’encadrement de l’école et de nos professeurs, ce bagage nous était indispensable.
. Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
Le fait de recevoir le premier appel suite à la promotion de notre projet. C’était franchement une grande joie car nous ne nous y attendions pas vraiment. Nous voyons maintenant que le concept tient la route et qu’il y a de la demande : nous en retirons beaucoup de satisfaction.
. Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Si un étudiant à la chance d’être bien encadré par son école, il doit foncer et tirer profit de cette opportunité après avoir pris le temps de bien réfléchir à tous les aspects de son projet. Une fois qu’il voit où il veut aller, il doit foncer et tirer un enseignement maximum des erreurs qu’il commettra. Car comme on dit : qui ne tente rien n’a rien.


















